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Pape François : "Il n'est jamais trop tard pour agir" contre la traite des êtres humains

À l'occasion de la 10e Journée internationale de prière et de sensibilisation contre la traite des êtres humains, le pape François a exhorté les gens à prendre des mesures concrètes pour "combattre ce fléau mondial".

"Aidons-nous les uns les autres à être plus réactifs, à ouvrir nos vies et nos cœurs à nos sœurs et à nos frères qui, aujourd'hui encore, sont achetés et vendus comme esclaves. Il n'est jamais trop tard pour agir", a déclaré le pape François dans un message publié le 8 février.

"Prions avec ferveur et travaillons de manière proactive pour cette cause, la défense de la dignité humaine, que ce soit par la prière et l'action en tant qu'individus et familles, ou en tant que communautés paroissiales et religieuses, en tant qu'associations et mouvements ecclésiaux, et aussi dans les différentes sphères de la vie sociale et politique."

Les commentaires du pape sont intervenus alors que des catholiques de plus de 50 pays à travers le monde se sont mobilisés virtuellement dans le cadre d'un marathon de prière en ligne pour la Journée internationale de prière et de sensibilisation contre la traite des êtres humains.

Selon l'Organisation internationale du travail, la traite des êtres humains est une industrie estimée à 150 milliards de dollars qui profite d'environ 49,6 millions de victimes dans le monde. L'agence des Nations unies a constaté une augmentation de 25 % du nombre de personnes victimes de l'esclavage moderne entre 2016 et 2021.

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Le pape François a institué la Journée internationale de prière et de sensibilisation contre la traite des êtres humains il y a dix ans, pour coïncider avec la fête de sainte Joséphine Bakhita, patronne des victimes de la traite des êtres humains, célébrée le 8 février.

"Ensemble, marchons sur les traces de sainte Bakhita, cette religieuse soudanaise qui, enfant, a été vendue comme esclave et a été victime de trafiquants. Souvenons-nous du mal qu'elle a enduré, de sa souffrance, mais aussi de sa force et de son parcours de libération et de renaissance à une vie nouvelle", a déclaré le pape François.

"Sainte Bakhita nous encourage à ouvrir nos yeux et nos oreilles pour voir ceux qui ne sont pas vus et pour entendre ceux qui n'ont pas de voix, pour reconnaître la dignité de chaque personne et pour lutter contre la traite des êtres humains et toutes les formes d'exploitation."

Sainte Joséphine Bakhita est née en 1869 au Soudan. Vers 1877, elle a été enlevée et vendue comme esclave par des marchands d'esclaves arabes. Pendant sa période d'esclavage, elle a été battue, torturée et marquée de cicatrices.

Finalement, en 1883, elle a été vendue au vice-consul italien Callisto Legani, qui l'a ramenée avec lui en Italie. En Italie, elle a été confiée à une famille dont elle est devenue la nounou. Cette famille l'a ensuite confiée aux sœurs canossiennes de Venise lorsqu'elles se sont rendues au Soudan pour affaires.

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Une fois chez les sœurs, elle s'est familiarisée avec le christianisme et a décidé de devenir catholique. Elle a refusé de retourner dans la famille qui l'avait réduite en esclavage une fois de retour en Italie, et un tribunal italien a jugé que, l'esclavage ayant été interdit au Soudan avant sa naissance, elle n'était pas légalement une esclave. Elle a donc été libérée de l'esclavage.

Une fois sa liberté retrouvée, Bakhita est restée avec les Canossiens. Elle prend les noms de Joséphine Marguerite et Fortunata, traduction latine de son nom arabe Bakhita. Trois ans plus tard, elle devint novice chez les Filles de la Charité canossiennes et prononça ses vœux perpétuels le 8 décembre 1896.

Elle a ensuite vécu le reste de sa vie dans un couvent à Schio, Vicence, travaillant comme cuisinière et portière. Elle est morte le 8 février 1947 et a été canonisée le 1er octobre 2000 par le pape Jean-Paul II.

Le pape François a exhorté les gens à répondre à son appel à lutter contre la traite des êtres humains en l'honneur de sainte Joséphine Bakhita, qui, a-t-il dit, "représente tous les hommes et toutes les femmes qui, malgré leur asservissement, peuvent encore atteindre la liberté".

"C'est un appel à l'action, à la mobilisation de toutes nos ressources pour lutter contre la traite des êtres humains et rendre leur pleine dignité à ceux qui en ont été victimes.

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Le marathon de prière en ligne pour la Journée mondiale contre la traite des êtres humains est coordonné par Talitha Kum, un réseau de plus de 2 000 religieuses catholiques qui sont en première ligne dans la lutte contre la traite des êtres humains, aidant les survivants à trouver la guérison et la vraie liberté.

Les religieuses affiliées à Talitha Kum sont présentes dans 77 pays. Les membres du réseau ont aidé 10 000 victimes de la traite en les accompagnant dans des refuges et d'autres communautés résidentielles, en s'engageant dans une collaboration internationale et en les aidant à rentrer chez elles.

"De tout cœur, j'exprime ma gratitude à tous ceux qui ont participé à la célébration de cette journée et je bénis tous ceux qui se sont engagés à lutter contre la traite des êtres humains et toutes les formes d'exploitation afin de construire un monde de fraternité et de paix", a déclaré le pape François.

Matthew Santucci