Juba, 17 février, 2024 / 8:00 (ACI Africa).
Plus d'un an après que le pape François s'est rendu au Soudan du Sud et a exhorté la population à mettre un terme aux effusions de sang et à la violence, le pays est toujours en proie à des niveaux élevés de crimes violents et de conflits armés entre groupes ethniques.
Au cours de la première semaine de février 2023, le Saint-Père a effectué une visite historique au Soudan du Sud. Lors de sa visite dans ce pays à majorité chrétienne, il a appelé à l'unité des chrétiens du pays pour promouvoir la paix lors d'un rassemblement œcuménique avec l'archevêque de Canterbury de l'Église d'Angleterre, Justin Welby, et le modérateur de l'Assemblée générale de l'Église d'Écosse, Iain Greenshields.
"Ceux qui choisissent le Christ choisissent toujours la paix ; ceux qui déclenchent la guerre et la violence trahissent le Seigneur et renient son Évangile", avait alors déclaré le pape. "Ce que Jésus nous enseigne est clair : nous devons aimer tout le monde, car tout le monde est aimé comme un enfant de notre Père commun qui est aux cieux. L'amour des chrétiens ne s'adresse pas seulement à nos proches, mais à tous, car en Jésus, chaque personne est notre prochain, notre frère ou notre sœur - et même nos ennemis."
L'appel à la paix du pape n'a pas étouffé les violences au Soudan du Sud, instable depuis que le pays a obtenu son indépendance du Soudan en 2011. Le Soudan du Sud, qui est le plus jeune pays du monde, abrite plus de 60 groupes ethniques. Les deux plus importants sont les Dinka, qui représentent plus d'un tiers de la population du pays, et les Nuer, qui représentent environ la moitié de cette population.
Une grande partie de la violence au Soudan du Sud découle des conflits entre ces deux groupes ethniques, qui se disputent le pouvoir politique dans le pays ainsi que l'accès aux ressources telles que l'eau et le bétail. Les tensions entre les deux groupes ont déclenché une guerre civile de six ans en 2016. Bien qu'un accord de paix ait été conclu en février 2020 par la création d'un gouvernement d'unité, la violence continue de se manifester, notamment par des raids de bétail.