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Un évêque catholique au Mozambique fait état d'un exode massif à la suite d'attaques de villages par des islamistes

Mgr António Juliasse Ferreira Sandramo. Crédit : AED Mgr António Juliasse Ferreira Sandramo. Crédit : AED

L'évêque du diocèse catholique de Pemba, au Mozambique, a fait état d'une "foule immense" fuyant, désespérée, les ravages causés par les djihadistes dans les villages de la province mozambicaine de Cabo Delgado, en proie à des troubles.

Mgr António Juliasse Ferreira Sandramo a déclaré à la fondation catholique pontificale et caritative Aide à l'Église en détresse (AED) International que les fuyards évitaient "le même sort que ceux qui ont été décapités ou abattus" lors des attaques qui ont déjà eu lieu "dans des dizaines de villages" qui ont été "réduits en cendres" et "où toutes les chapelles chrétiennes ont été détruites".

Mgr Juliasse a déclaré que dans le district de Chiúre, à Cabo Delgado, l'insurrection, qui en est à sa septième année, provoque une nouvelle tragédie humanitaire dans la région.

Dans un rapport de l'AED du 22 février, l'évêque catholique mozambicain parle d'un "drame de la fuite", d'un "authentique exode de la population".

Il précise que les personnes qui fuient cherchent refuge dans la province de Nampula, voisine de Cabo Delgado.

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"Nous assistons à la fuite totale de ces populations, non seulement celles qui ont été la cible d'attaques djihadistes, mais aussi celles qui craignent la proximité des groupes armés", explique Mgr Juliasse, qui ajoute : "Les populations des villages déjà réduits en cendres s'enfuient, tout comme les populations des villages qui risquent maintenant d'être attaqués".

"Beaucoup suivent un chemin dont on n'est sûr que du point de départ et partent à la recherche d'un lieu sûr. Je ne sais pas où ils le trouveront... peut-être celui qui est le moins sûr", dit Mgr Juliasse.

L'AED estime que depuis le début des attaques à Cabo Delgado en octobre 2017, plus de cinq mille personnes sont mortes et plus d'un million ont été contraintes de fuir les violences perpétrées par des gangs qui se réclament de Daesh.

Lors de la dernière vague d'attaques dans le Chiúre, Mgr Juliasse estime qu'une douzaine de villages, dont certains très peuplés, ont été visés, avec la destruction de maisons et d'institutions.

"Dans ces villages, toutes les chapelles chrétiennes ont été détruites", dit-il, et il explique : "Le point culminant jusqu'à présent a été l'attaque de Mazeze, le poste administratif du district de Chiúre, avec la destruction de tant d'infrastructures publiques et sociales du gouvernement, ainsi que de notre Mission, qui fournissait beaucoup de soutien social à la population de la région."

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Alors que la guerre fait rage dans d'autres parties du monde, le responsable de l'Église catholique qui a été nommé Ordinaire local du diocèse de Pemba en mars 2022, occupant le poste vacant depuis février 2021 suite au transfert de l'évêque Luiz Fernando Lisboa au diocèse brésilien de Cachoeiro de Itapemirim, se dit préoccupé par le fait que la persécution des chrétiens au Mozambique n'est pas signalée.

"Le plus grand risque est que des visages soient oubliés en raison d'autres guerres dans le monde", déclare-t-il à propos des victimes des attaques islamistes à Cabo Delgado.

Entre-temps, le diocèse de Pemba a demandé aux missionnaires des localités attaquées, qui, selon l'évêque Juliasse, ont également été déplacés, d'accompagner les populations en fuite et de répondre à leurs besoins pastoraux.

Equipe Editoriale ACI Afrique