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Plus d'une dizaine de personnes tuées lors d'un attentat contre des catholiques assistant à la messe au Burkina Faso

Carte politique du Burkina Faso. Crédit : Peter Hermes Furian via Shutterstock Carte politique du Burkina Faso. Crédit : Peter Hermes Furian via Shutterstock

Au moins 15 catholiques participant à la messe dominicale au Burkina Faso ont été tués lorsque des "terroristes" ont attaqué le village d'Essakane dans la province d'Oudalan, dans la région nord-est du pays, une juridiction du diocèse catholique de Dori.

Dans un communiqué de presse, le vicaire général du diocèse de Dori confirme l'attaque du 25 février et appelle à prier pour les âmes de ceux qui, dit-il, sont "morts dans la foi". Il appelle également à la solidarité spirituelle avec tous ceux qui ont besoin de guérison et de consolation.

"Nous portons à votre connaissance une attaque terroriste dont la communauté catholique du village d'Essakane a été victime aujourd'hui, 25 février, alors qu'elle était réunie pour la prière dominicale", déclare le père Jean-Pierre Sawadogo à propos de l'attaque du village qui se trouve dans ce qui est décrit comme la zone des "trois frontières", près des frontières du Burkina Faso avec le Mali et le Niger.

Le père Sawadogo ajoute : "En cette douloureuse circonstance, nous vous invitons à prier pour ceux qui sont morts dans la foi, pour la guérison des blessés et pour la consolation des cœurs éplorés".

"Que nos efforts de pénitence et de prière pendant cette période bénie du Carême obtiennent la paix et la sécurité pour notre pays, le Burkina Faso", a-t-il imploré.

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Selon le vicaire général du diocèse de Dori, 12 fidèles catholiques ont été tués sur les lieux de l'attaque, trois ont succombé à leurs blessures alors qu'ils recevaient des soins ; deux autres sont soignés à l'hôpital dans ce pays qui fait partie de la vaste région du Sahel.

La région du Sahel s'étend sur quelque 5 400 km et va de l'océan Atlantique vers l'est en passant par le nord du Sénégal, le sud de la Mauritanie, le grand coude du fleuve Niger au Mali, le Burkina Faso, le sud du Niger, le nord-est du Nigeria, le centre-sud du Tchad et le Soudan Sud.

L'attaque du 25 février est la dernière d'une série d'atrocités commises au Sahel par des groupes terroristes islamistes liés à Al-Qaïda et à l'État islamique, qui seraient actifs dans la région du Sahel, se sont emparés de longues bandes de terre et ont contribué au déplacement de millions de personnes dans la région.

Les autorités de la région du Sahel luttent contre les groupes terroristes islamistes depuis la guerre civile en Libye en 2011, suivie d'une prise de contrôle du nord du Mali par les islamistes en 2012. L'insurrection djihadiste se serait étendue au Burkina Faso et au Niger à partir de 2015.

Si certaines attaques ont visé des églises chrétiennes, d'autres ont impliqué l'enlèvement de membres du clergé, de religieux et religieuses et de séminaristes.

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Dans sa déclaration du 25 février, le vicaire général du diocèse de Dori appelle à la paix et à la sécurité dans la nation ouest-africaine et dénonce les individus et les groupes qui "continuent à semer la mort et la désolation dans notre pays" et lance un appel à la prière pour leur conversion.

L'année dernière, Mgr Laurent Birfuoré Dabiré, évêque du diocèse de Dori, a exprimé sa solidarité avec le peuple de Dieu au Burkina Faso, qui n'assiste plus à la messe par crainte des attaques djihadistes.

Dans une interview accordée à la fondation caritative pontificale Aide à l'Église en détresse (AED) International, Mgr Birfuoré a fait référence au grand nombre de catholiques qui ne se rendent pas au culte public en déclarant : "Nous les comprenons et nous ne leur demandons pas d'aller au-delà de leur courage".

Il a confirmé les informations selon lesquelles 50 % du territoire de l'Afrique de l'Ouest est occupé par des terroristes, et de nombreuses paroisses catholiques ont été laissées à l'abandon, leurs membres restant à l'écart par crainte d'attaques.

Dans son siège épiscopal, trois des six paroisses ont dû être abandonnées pour des raisons de sécurité, a déclaré l'Ordinaire local du diocèse de Dori à l'AED.

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L'évêque catholique burkinabé, qui préside la Conférence épiscopale mixte du Burkina Faso et du Niger, la Conférence des évêques catholiques du Burkina Faso et du Niger (CEBN), a déclaré que dans son pays natal, la terreur est dirigée contre tous les résidents du pays "qui ne professent pas le même islam que les djihadistes, y compris les musulmans".

Il a ensuite identifié le groupe djihadiste appelé "Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans" comme le plus notoire dans le pays d'Afrique de l'Ouest, ajoutant que le groupe "a pour objectif réel d'opprimer la société d'aujourd'hui, qui est une société multireligieuse de dialogue et de coexistence".

En mars de l'année dernière, une délégation de dix chefs religieux catholiques et musulmans d'Afrique de l'Ouest, originaires du Niger, du Mali, du Burkina Faso, de la Côte d'Ivoire et du Ghana, a rendu visite aux législateurs américains "pour discuter de la détérioration de la situation humanitaire et de la sécurité dans la région du Sahel", a rapporté le Catholic Relief Services (CRS), la branche humanitaire de la Conférence des évêques catholiques des États-Unis (USCCB).

Equipe Editoriale ACI Afrique