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Week-end de morosité : catholiques tués au Burkina Faso, moines enlevés en Éthiopie

Les chrétiens de plusieurs pays ont vécu ce qui a été décrit comme "un week-end noir" de persécution dimanche 25 février, avec des dizaines d'assassinats en Éthiopie et au Burkina Faso.

En Éthiopie, quatre moines orthodoxes ont été tués le 22 février lors d'un enlèvement au cours duquel des hommes armés ont attaqué leur monastère, à une cinquantaine de kilomètres d'Addis-Abeba, la capitale de ce pays de la Corne de l'Afrique.

Les moines appartenaient au monastère orthodoxe éthiopien de Zequala. La fondation catholique pontificale et caritative Aide à l'Église en détresse (AED) International a fait état de l'enlèvement, confirmé par le département des relations publiques de l'Église orthodoxe éthiopienne Tewahedo.

Selon un rapport d'AED, l'attaque du monastère s'est produite dans le contexte d'une violente lutte ethnique entre le gouvernement fédéral et un groupe militant dans la région éthiopienne d'Oromia.

Dans le rapport du lundi 26 février partagé avec ACI Afrique, AED dit qu'il n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante qui est directement responsable des meurtres.

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Au Burkina Faso, au moins 15 chrétiens ont été tués et deux blessés lors d'une attaque contre des catholiques à Essakane, dans le diocèse catholique de Dori.

L'attaque, qui a eu lieu le 25 février, a été perpétrée par des terroristes qui ont pris pour cible la communauté catholique lors du rassemblement dominical pour la messe.

Dans une déclaration aux médias, le vicaire général du diocèse de Dori, le père Jean-Pierre Sawadogo, a confirmé l'attaque, appelant à prier pour les âmes de ceux qui, a-t-il dit, sont "morts dans la foi". Il a également appelé à la solidarité spirituelle avec tous ceux qui ont besoin de guérison et de consolation.

L'attaque du village, situé dans la zone dite des "trois frontières", près des frontières du Burkina Faso avec le Mali et le Niger, a suscité une condamnation mondiale, le pape François appelant au respect des lieux sacrés.

Dans le télégramme de condoléances qu'il a adressé lundi 26 février au président de la Conférence des évêques catholiques du Burkina Faso et du Niger (CEBN), Mgr Laurent Birfuoré Dabiré, du diocèse de Dori, le Saint-Père exprime également sa proximité et sa douleur avec les victimes des attaques.

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"Le Pape François a appris avec une profonde affliction le tragique attentat terroriste qui s'est produit dans une église catholique à Essakane le 25 février 2024, et la perte de vies humaines qu'il a causée", peut-on lire dans le télégramme signé par le Secrétaire d'État, le cardinal Pietro Parolin.

Dans le message du télégramme, le Saint-Père exprime sa solidarité "avec le deuil des familles, leur témoignant sa proximité et sa douleur".

La situation sécuritaire au Burkina Faso est devenue dramatique au cours des dernières années, les chrétiens étant particulièrement visés par les groupes terroristes inspirés par l'extrémisme islamique.

La violence dans le pays peut être considérée comme faisant partie d'un conflit plus large qui implique plusieurs pays de la région du Sahel, y compris le Mali, le Tchad, le Niger et le Nigeria.

L'attaque du 25 février est la dernière d'une série d'atrocités commises au Sahel par des groupes terroristes islamistes liés à Al-Qaïda et à l'État islamique, qui seraient actifs dans la région, se sont emparés de longues bandes de terre et ont contribué au déplacement de millions de personnes dans la région.

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Les autorités de la région du Sahel luttent contre les groupes terroristes islamistes depuis la guerre civile en Libye en 2011, suivie d'une prise de contrôle du nord du Mali par les islamistes en 2012. L'insurrection djihadiste se serait étendue au Burkina Faso et au Niger à partir de 2015.

Agnes Aineah